
Lapsus Numérique
Questions de société et cultures contemporaines par les arts et la psychanalyse
Pourquoi pas la Haine ?
Appel à contributions pour le 8ème numéro de la revue Lapsus Numérique
APPEL À CONTRIBUTIONS
Le Collectif donne de ses nouvelles suite à un moment social et politique.
Pas sans la psychanalyse et les arts.
Nombre de questions contemporaines nous amènent, en corps, à questionner la différence et la solitude : « Aime ton prochain comme toi-même ! »
Assertion qui trouve un écho dans les injonctions qui lèvent le voile sur la haine en cours.
Mais alors : Pourquoi la haine ?
La question résonne : Haine/Amour.
Pouvons-nous prendre à revers l’Amour ?
Si la haine est un symptôme, elle porte dans le discours courant des noms communs.
L’envers de l’amour, le revers de l’amour, Freud nous l’enseigne, c’est la nature des hommes.
Lacan précise : l’hainamoration.
Passer de l’impossible de l’Hamour à la Aine, au sein du lien social, l’atome-crochu de tout sujet resurgit.
La haine n’est pas uniquement l’envers de l’amour. Si un amour se situe du côté du symbolique, une haine se désarrime du côté du Réel.
Un moment subjectif apparaît chez le sujet : une haine, mise en acte, détruit l’objet et sa quête. Une haine mise en mots, produit-elle du symbolique ?
Alors, quelle haine pour quel clivage ? De quelle manière le sujet passe du « bon » au « mauvais »objet ? Quelle résistance se situe dans ces mouvements fous de foule ?
D’une part, désigner l’objet impose la place d’un entre-deux dans le lien social.
Le même, la différence, l’indifférence. Le jugement de l’étranger éclaire le « narcissisme des petites différences » et implique une réflexion : « Être ensemble » pour « vivre ensemble » afin que toute civilisation rate ensemble.
Cependant, cette Haine participe-t-elle à une possibilité suffocante ? On respire mal, mais au moins on respire. Si la psychanalyse est « le poumon artificiel » pour retrouver, dans le parler, ce qu’il faut de jouissance pour que l’histoire continue, qu’est-cequ’on fabrique avec la haine ?
L’élaboration de tout collectif travaille un dispositif créatif de discordes.
Le symptôme de notre société touche à l’essence de l’éthique de la politique.
L’attaque des institutions fondamentales de la Cité laisse libre-court à l’instauration de la haine.
Comment alors porter cette analyse et cette critique ? Le Collectif peut-il glisser vers une fabrique identitaire qui recouvre l’identification ? Le bonheur imaginaire suscite un langage qui prend sa place dans les usages de l’opinion.
Un type de communautarisme vient-il révéler une « émancipation imaginaire » ?
L’émergence des hiérarchies sociales crée des microcosmes, là où l’institution enseigne un moment politique qui traduit l’actualité de l’usage du langage dans le lien social.
L’illusion de l’unification par la langue comme déshumanisation, vient produire de nouvelles nominations en continu, qui ne nomme néanmoins jamais suffisamment. Quand l’interdit d’une langue opère, cela suppose une « langue-toute » qui dit bien les choses, qui dit le Bien des choses. La langue et la complétude... L’idéologie se pointe et la rationalisation d’une haine oublie le mythe. La question se pose ainsi radicalement autant du côté des institutions qu’au sein même du socius.
S’arrimer à un discours de haine généralisé touche au discours capitaliste. « L’émancipation imaginaire » propose de nouveaux discours : « Prenez soin les uns des autres ». À étouffer la haine dans le symbolique, elle fait retour dans le réel… mais toujours chez l’autre.
Pourtant, se constituer dans une différence de l’Autre articule notre propre désir.Ainsi, la Haine structure-t-elle lesujet ?
Nous refusons tous, semble-t-il, cequi est pourtant constitutif de tout être parlant.
L’oublierait-on : la haine est aussi la première des passions où l’objet naît.
La création de l’objet ne peut se faire sans la haine. Ainsi, l’identification imaginaire suppose une haine constitutive. La haine met en suspens un amour qui attend. Est-ce le recours ? Un suspens pour un changement de discours ?
La haine de l’être.
Un lieu tiers.
Un espace qui rend la haine supportable, c’est sans compromis :
L’illusion de liberté, l’illusion de fraternité, c’est l’égalité qui se barre.
L’amour, est-ce le « pas » d’altérité ?
Amour/Haine, même combat, les deux nous ravagent.
Fuite dépressive, nostalgique.
La nostalgie, une histoire qui ne date pas d’hier : Haine-Désir-Amour, dans quel ordre ?
J’aime un objet, je le consomme, de ce pas « je » me consume...
À moi de choisir un mode de jouissance. La Haine de l’Autre est une frontière, une limite, un bord, un moment de ségrégation qui acte la légitimité de l’indifférence. Si la passion haineuse devient logique, la pulsion de mort peut-t-elle reprendre ses droits sur la pulsion de vie ? Réhabiliter la pulsion de mort, dans son intrication à la pulsion de vie, c’est remettre la haine sur le chemin d’une traversée nocturne, d’un labyrinthe où tout l’intérêt est de se perdre… pour en revenir de son vivant.
Une chose insoupçonnable prend un visage : la Haine, est-ce une tentative de guérir de son propre manque à être d’où la passion naît ?
Qu’est-ce que la haine pour un sujet ? Qu’est-ce que le sujet de la haine ?
« Tu es ce que tu hais » : Pourquoi pas la haine ?
Note formelle aux auteurs
Lapsus Numérique est une revue qui se veut affranchie des codes universitaires et académiques, tout en conservant une exigence intellectuelle pour s’adresser à un large public. Ainsi, afin de tordre les normes, voici notre proposition :
• 20 000 signes maximum, espaces compris.
• Nous vous invitons, si le propos de votre article s’y prête, à faire un chapô ou un petit paragraphe annonçant votre thème, attrapant la curiosité du lecteur.
• Les références bibliographiques seront inscrites entre parenthèses à lasuite d’une citation ou d’une évocation précise d’un texte. Exemple : (Freud, L’interprétation des Rêves, 1902). L’usage des notes de bas de page sera réservéà un ajout de contenu difficilement intégrable dans le texte lui-même. Il se voudrait limité.
• Nous vous encourageons à proposer une bibliographie de quelques ouvrages en fin d’article pour inviter le lecteur à approfondir la réflexion.
• Nous vous prions à mettre en exergue une phrase ou deux à l’aide d’unepolice grasse qui pourront être mises en valeur dans la construction graphique de votre article.
• Chaque contribution devrait être accompagnée de quelque lignes présentant l’auteur.
• Envoyez, s’il vous plait, votre contribution sous format word et pdf.
Toutes les propositions devront être envoyées avant le 14 février 2025 à l’adresse mail suivante : lapsusnumerique@gmail.com
NOTRE COLLECTIF
Lapsus Numérique suit le chemin d’une errance, et trouve dans l’art une proposition de méthode laissant la place à un désir insu qui meut le sujet parlant. Ainsi d’autres sont invités à rendre compte, dans une proposition écrite ou artistique, non pas de ce qu’on imagine d’une vérité, mais de ce qu’on supporte d’une question. Ces questions résonnent et s’entrechoquent dans une revue, imprimée, touchable, palpable, réelle. Elle est pensée en considérant la forme comme déterminant le fond, son esthétique permettant un dialogue entre écriture et image. Pour nous, le collectif est indispensable parce qu’il donne un espace d’écho aux désirs et aux impasses et laisse vive la question de ce qui constitue notre humanité aujourd’hui. Ainsi nous nous mettons en présence pour forger ensemble cet assemblage d’intimes.
On se rencontre, on se parle, on s’écrit, comme actes de résistances, comme un engagement nécessaire et une exigence éthique. Quand nous sommes prêts, nous soumettons au monde une sortie, un point d’étape dans ces errements de langue. Là aussi pas sans rencontre, nous proposons d’en transmettre quelque chose de la main à la main, et de construire un temps partagé pour vivre ensemble ce qui, d’une diversité de questions, devient une nouveauté sensible.
Nous proposons la vente de nos revues en ligne, mais nous préférons vous rencontrer, lors des différentes interventions dans lesquelles nous nous présentons, ou être parlés par les librairies qui proposent notre revue.
Notre revue
Lapsus Numérique #6 - Les traversées de la Nuit
20,00 €
Numéro 6 de la Revue Lapsus Numérique (Questions de société et de cultures contemporaines par les arts et la psychanalyse)
Les traversées de la Nuit - 204 pages
Ayant pour point de départ le lever de l'obscurité qui ne fait pourtant que choir, la nuit est tombée comme un point de départ au clivage primordial d'une rythmicité qu'on ne peut jamais qu'entre-voir. Elle nous rythme, nous règle et régit nos vies. Première victoire que de faire ses nuits. Point d'ancrage de nos rêves, démarrage de nos trêves de vie. S'il fait toujours nuit quelque part, l'obscurité est repoussée des voiles de nos citadelles modernes, de nos citadelles de lumières.
A-t-on peur de la nuit ? Préfère-t-on sortir sous les néons électriques et changer de trottoir ? Dans nos sociétés qui ne dorment vraiment jamais, quelle place laisser à nos intimités nocturnes ? La nuit comme espace des possibles que l'humain - comme esclave des possibles - a pourtant mise en boîte...QuantitéToutes les variantes sont en rupture de stockBientôt disponibleL'artiste invité.e
Notre dialogue entre la psychanalyse et les arts
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